Seulement 3 mois après son arrivée en Ehpad sa grand-mère de 89 ans décède d’une escarre mal soignée

Seulement trois mois en Ehpad : la fin brutale d’une grand-mère de 89 ans

Trois mois. C’est tout ce qu’il aura fallu pour que la vie d’une femme âgée de 89 ans, pleine de douceur et encore lucide malgré son grand âge, s’éteigne brutalement. Admise dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), elle y a trouvé non pas le repos, la sécurité et les soins qu’elle méritait, mais la négligence, la souffrance et une solitude que ses proches n’avaient jamais imaginée.

Qui s'occupe de la fermeture du cercueil ?

Tout avait pourtant été décidé avec le cœur lourd, mais avec la conviction qu’il s’agissait de la meilleure solution. Sa famille, comme tant d’autres, confrontée à une perte progressive d’autonomie de la part de leur aînée, avait fait le choix de l’institution, pensant lui offrir une fin de vie entourée, sécurisée, avec une prise en charge adaptée. Elle qui avait toujours été indépendante, droite, souriante, et si attentionnée avec ses enfants et petits-enfants, avait accepté de bonne grâce ce déménagement qu’elle ne voulait pas appeler “un abandon”.

Mais très vite, les choses ont changé. Les appels sont devenus plus rares, sa voix plus faible. Lors de ses visites, sa petite-fille, bouleversée, découvrait une grand-mère amaigrie, allongée dans son lit, le regard voilé. Ce n’est que plus tard que la vérité a éclaté : une escarre, mal soignée, ignorée, dissimulée sous des pansements sommaires, avait évolué jusqu’à provoquer une infection grave. La douleur était atroce. Et pourtant, personne n’avait alerté la famille.

L’escarre, aussi appelée “plaie de lit”, est une lésion de la peau causée par une pression prolongée sur certaines zones du corps. Chez les personnes âgées, alitées, souvent incapables de se déplacer seules, elle est fréquente. Mais elle n’est pas une fatalité. Lorsqu’elle est détectée à temps, elle peut être soignée efficacement, notamment grâce à des soins réguliers, des changements de position, et une attention constante.

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Dans ce cas, rien de tout cela n’a été fait. Pire encore, il semble que certains membres du personnel aient choisi de minimiser l’état de santé de la patiente, affirmant que tout allait bien. Jusqu’à ce jour funeste où un appel a brisé le silence : “Votre grand-mère vient de décéder.” Aucun mot sur la cause. Ce n’est qu’après avoir insisté, questionné, demandé des comptes, que la vérité a été dévoilée.

Sa petite-fille, effondrée mais déterminée, a décidé de prendre la parole. Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, elle raconte avec émotion, mais aussi avec une colère froide, les derniers mois de vie de sa grand-mère. Elle décrit la douleur, l’isolement, l’indifférence. Son témoignage est bouleversant. Il jette une lumière crue sur une réalité que beaucoup préfèrent ignorer : celle de la maltraitance passive dans certains Ehpad, où le manque de personnel, la fatigue, l’oubli ou parfois la négligence conduisent à des drames évitables.

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Ce n’est pas un cas isolé. Chaque année, des milliers de familles dénoncent des conditions de vie indignes dans certains établissements. Loin de généraliser — car il existe aussi des Ehpad humains, attentionnés, respectueux — ces témoignages mettent en évidence un système en souffrance, où les plus fragiles peuvent mourir dans l’indifférence.

La famille de cette grand-mère de 89 ans ne réclame pas vengeance, mais justice. Elle veut que son histoire serve de signal d’alarme. Que la honte change de camp. Que les établissements prennent conscience que chaque résident est un être humain, avec une histoire, des enfants, une dignité. Qu’aucune grand-mère, aucun grand-père, ne soit plus jamais laissé à souffrir en silence dans une chambre sans regard, sans voix, sans soin.

Aujourd’hui, une plainte a été déposée. Une enquête est en cours. Mais au-delà des procédures, il reste un vide immense. Une absence que rien ne comblera. Et une douleur partagée par tant de familles, impuissantes face à une machine administrative parfois trop lente, trop lointaine.

Sa petite-fille conclut dans sa vidéo : « Ma grand-mère n’est pas morte de vieillesse. Elle est morte d’une escarre. Elle est morte d’un manque de soin. Elle est morte parce que, dans cet Ehpad, on a oublié que les personnes âgées ne sont pas des fardeaux, mais des vies à protéger jusqu’au bout. »

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