C’est une affaire à peine croyable qu’avait à juger lundi 17 mars le tribunal correctionnel de Nancy, en Meurthe-et-Moselle. Un homme âgé de 44 ans a comparu pour avoir, le soir d’Halloween 2024, abandonné son enfant dans la forêt avant de le traîner sur plus d’une centaine de mètres, accroché à la portière de son utilitaire.
En déposant son enfant dans les bois en pleine nuit, le quadragénaire voulait le punir de ne pas avoir été sage dans la journée au centre de loisirs. Le petit garçon, âgé à l’époque de 6 ans, terrorisé de se retrouver seul dans la nuit noire dans un endroit inconnu, s’était alors accroché désespérément à la portière du véhicule, avant de la lâcher.
Grièvement blessé, il avait été pris en charge par les secours avant de se voir prescrire une ITT supérieure à 8 jours et de quitter l’hôpital en fauteuil roulant, avec sept agrafes au niveau du crâne…
Pas une première pour le prévenu
Comment en est-on arrivé là ? Le prévenu n’en était pas à sa première en matière de maltraitance sur son enfant. Juste avant cet abandon en forêt, rapporte Le Parisien
(nouvelle fenêtre)qui a assisté à l’audience, il avait amené son enfant chez les gendarmes pour que les militaires le sermonnent sur son attitude au centre de loisirs.
Entendu par ces derniers, qui étaient alors loin d’imaginer la suite des événements, le petit garçon avait déclaré :“J’ai fait des bêtises, j’ai continué de jouer alors que j’aurais dû arrêter”.
Toujours selon le média, le père de famille avait également menacé son enfant de l’abandonner “dans un cimetière plein de monstres et de zombies”
. À plusieurs reprises par le passé, selon les déclarations de la victime, son père lui aurait infligé des violences pour le punir, comme des coups de ceinture, de chaussure, et des douches froides quand il faisait pipi au lit…
Le père de famille tente une explication sans convaincre
Face aux magistrats, le père de famille a tenté de se défendre, mais s’est empêtré dans ses explications.”Je me suis retrouvé sur ce chemin par erreur, j’étais embourbé, l’enfant pleurait, je l’ai fait sortir pour me concentrer sur ma manœuvre”,
a-t-il avancé sans convaincre.
Son avocat a demandé aux juges de faire preuve d’indulgence pour son client, selon Le Parisien
. Pour lui, l’intention de commettre des violences et celle d’abandonner son fils ne sont pas caractérisées.
L’enfant pourtant continue de faire des cauchemars et dort chaque nuit avec sa mère… La décision de justice a été mise en délibéré au 12 mai.